Bloc Note d'Alain Soral: le décryptage du grand guignol social
1. L’arnaque de l’opposition syndicale
On ne peut que le constater : les moutons bêlent et la loi passe. Forcément, c’était déjà négocié entre patronat (MEDEF), politiques (UMPS) et syndicats (CFDCGT) avant même que le texte ne vienne devant l’Assemblée, puisque ce texte est en tous points conforme aux directives sociales européennes. Directives sociales européennes validées et ratifiées par tous, y compris par la CGT, dorénavant membre de la Confédération européenne des syndicats (CES), comme nous le rappelle Roger Silvain, ancien collègue entré en dissidence contre le futur commissaire européen aux ouvriers : Bernard Thibaut qui change désormais de couleur de cheveux à chaque passage télé pour affirmer sa différence !
2. L’arnaque de la nécessité de l’allongement de la durée de travail
Cette petite mise au point faite, rappelons ensuite que l’argumentaire de l’allongement de la durée de travail comme fatalité arithmétique et nécessité comptable (donc apolitique) est tout autant une arnaque, puisque les gains de productivité obtenus depuis les années 70 sur le Travail (automatisation, automation, flexibilité…) et qui sont allés majoritairement au Capital, permettent largement de compenser la baisse du nombre d’actifs recensée depuis. Tout autant une arnaque, l’argument du “demain on vivra plus longtemps”, puisque l’allongement de la durée de vie, vrai pour les actifs nés dans les années du baby-boom (années 50-60) est désormais une fiction. La tendance étant depuis quelques années déjà au recul de l’espérance de vie pour cause de dégradation globale des conditions d’existence : pollution, mal bouffe, stress, médecine à deux vitesses due à la rupture du pacte social de l’Etat providence… Une tendance qui touche de plein fouet les actifs nés dans les années 70-80, visés en premier lieu par la réforme.
Arnaque également l’argument de la dette publique, puisque les causes de la dette ne sont pas à chercher prioritairement dans la pyramide des âges, mais en premier lieu dans la loi d’organisation de la dette du 3 janvier 1973 (voir Flash n°50) et secondairement dans le coût de l’immigration. Arnaque encore l’argument de la baisse fatale du nombre d’actifs, puisque la première cause de la baisse du nombre d’actifs – cause en soi de déséquilibre dans une logique de retraites par répartition – est cette volonté politique insufflée par le Capital mondialiste : la désindustrialisation de l’Europe. La seconde, cette volonté également politique de dénatalité française voulue par le Capital et les loges, via le planning familial : non reconnaissance du statut social de la mère (nécessité du salaire maternel) et mise au travail forcé des femme grâce au slogan des idiotes utiles féministes :”Arbeit macht frei” ; d’où leur permanent relais médiatique…
3. L’arnaque du service public déficitaire
Un déséquilibre organisé par le vrai pouvoir, celui des forces d’argent, visant en dernière instance à faire tomber ce marché captif des retraites par répartition – lié aux acquis du CNR comme la sécurité sociale (d’où le rôle de la CMU) – dans les mains des sociétés d’assurance, avec déjà en embuscade le propre frère du Président de la République initiateur de la loi malgré ses mensongères promesses électorales : Guillaume Sarkozy à la tête du groupe Malakoff Médéric (voir : http://www.lepost.fr/article/2010/1...)
4. L’arnaque de la grève panacée du combat social
Dans ce contexte de violence orchestrée du Capital et de connivence des soi-disant forces de gauche (PS, CFDCGT) les grèves servent donc à quoi ? Faisons déjà remarquer que par leurs nuisances : blocage des transports en commun, pénurie de carburant, dégradations publiques, elles ne pénalisent que les victimes de la loi. Un. Le petit peuple salarié du parcours Nation-Bastille-République ; jamais Neully-Trocadéro-Elysée. Deux. Les PME que le Grand capital cherche par ailleurs à absorber et à liquider. Des manifs qui ne nuisent, en revanche, aucunement aux fourriers de la régression sociale : ces messieurs de la haute finance off shore, des multinationales délocalisées et de la politique avec jet ou chauffeurs, qui s’en contrefoutent ! Les syndicats n’étant là que pour garantir au pouvoir, dont ils tiennent leur fausse légitimité (monopole syndical réservé à la CFDCGT malgré à peine 7 % de syndiqués chez eux), que leurs moutons en colère respectent bien le parcours balisé, afin que la grève se résume à ce qu’elle est : des pauvres défilant pour rien devant des pauvres.
5. L’arnaque de l’alternative à gauche
Des grèves nuisibles et inutiles au peuple en l’état, qui ne servent au final qu’à maintenir la mascarade d’une opposition de gauche à un pouvoir de droite, afin de nous amener lentement et sûrement à la déjà programmée “alternance à gauche” ; soit à l’élection du candidat du PS à la future élection présidentielle. Une gauche PS qui prétend avoir un projet alternatif à la solution UMP sur les retraites, alors qu’elle a validé, ratifié, elle et ses partenaires syndicaux, tous les diktats de l’UE menant à cette unique gestion libérale. Une gauche chargée en fait en 2012, comme ce fut le cas du Mitterrand de la “rigueur” succédant au Giscard de la “nouvelle société”, de finir le sale boulot : la mise au pas de l’exception française par le système anglo-saxon.
6. L’arnaque de la gauche de la gauche : le pitre Mélenchon
Mais face à cette relative prise de conscience populaire, due quand même à vingt-quatre années de collaboration socialiste au pouvoir libéral (de la politique de la rigueur insufflée par le gouvernement Fabius en 1983 à la ratification en douce du Traité de Lisbonne en 2007), le pire serait encore de croire à une solution pouvant venir de “la gauche de la gauche” avec Jean-Luc Mélenchon. Un Mélenchon claquant la porte du Parti Socialiste après 31 ans de service (1977-2008) pour nous la jouer jeune vierge révolutionnaire ! Un Mélenchon issu de la pire école trotskiste de trahison sociale et d’infiltration : l’OCI. Un Mélenchon franc-maçon, sans doute du Grand Orient, parcours socialiste oblige. Un Mélenchon ancien sénateur socialiste (“sénateur socialiste”, ça sonne un peu comme “enculé mondain” !) Et un Mélenchon qui fait semblant, devant Pierre Carles, de ne pas savoir ce qu’est Le Siècle de Martine Aubry…
7. L’arnaque de la gauche unie pour faire barrage à la droite, et inversement
Bref, un Mélenchon chargé de ramener les dégoûtés du PS – à juste titre – au vote PS au second tour des prochaines présidentielles pour – selon l’expression consacrée qui ne veut plus rien dire – “faire barrage à la droite” ; comme certains de l’UMP, Christian Vanneste en tête, osent encore appeler les électeurs du Front national à voter Sarkozy pour “faire barrage à la gauche” ! Cohn-Bendit, l’autre escroc rabatteur sur tous les mauvais coups depuis mai 68 – de l’éviction du général De Gaulle à la Guerre du Golfe – étant chargé, lui, de ramener à ce même “vote utile” du second tour pour DSK – du FMI – ou Martine Aubry – du Siècle – les écologistes crétins, charmés par les moustaches de José Bové. Le facteur factice Besancenot étant chargé de rabattre de son côté, lors de la même opération, les étudiants gauchistes incultes et boutonneux…
Conclusion : comment démasquer l’escroc ?
Au milieu de tout ce pataquès, ce billard à huit bandes, la meilleure façon de démasquer l’escroc est de poser à tous ces défenseurs de la “gauche sociale”, cette même simple question : “En cas de second tour DSK/Marine Le Pen, par exemple, c’est à dire du patron du FMI, pilier de la pire droite mondialiste, face à celle qui la combat le plus frontalement, vous appelez à voter pour qui en 2012 ?” Au premier journaliste intègre qui a encore la carte (on m’a retiré la mienne) d’aller leur poser la question. Pour la réponse les paris sont ouverts…
Alain Soral